La cathédrale Notre-Dame de Bayeux est l’un des chefs-d’œuvre de l’architecture romane et gothique normande. Elle fait partie d’un ensemble épiscopal remarquablement préservé. C’est pour elle que fut réalisée la célèbre Tapisserie de Bayeux.
Trois églises se dressaient probablement dans le quartier ecclésiastique, à l’angle sud-ouest de la cité. Autour de la cathédrale, les fouilles du XIXe siècle ont mis au jour les vestiges de bâtiments gallo-romains et ceux des remparts de la cité, près du chevet.
À la suite d’un incendie, Hugues II de Bayeux décide la reconstruction de la cathédrale. Elle est terminée par son successeur Odon de Conteville. Les dates extrêmes de sa construction sont, comprises entre 1040 et 1080. La nef était flanquée de bas-côtés surmontés de tribunes. Elle possédait également une tour-lanterne. Elle est consacrée par l’archevêque de Rouen en 1077, en présence du duc-roi Guillaume et Mathilde.
Les éléments romans primitifs du XIe siècle encore visibles de nos jours sont formés de la crypte et des tours du massif occidental. Le massif occidental d’origine est désormais sous-jacent aux adjonctions d’époque gothique.
Dès le début du XIIe siècle, à la suite de l’incendie de l’édifice en 1105, lors du siège de la ville par Henri Beauclerc, sont entrepris d’importants travaux qui toucheront progressivement toutes les parties de l’édifice et se prolongeront jusqu’à la fin du XVe siècle par le couronnement de la tour centrale.
Le chantier gothique débute par les bas-côtés de la nef vers 1180 dans un style directement emprunté à l’Île-de-France. Les murs extérieurs sont éliminés un siècle plus tard pour l’édification progressive des chapelles latérales. Le chœur gothique est remarquable pour ses éléments typiquement normands : arcs brisés très aigus, profusion des colonnes et colonnettes, richesse du décor constitué de médaillons, rosaces ou quadrilobes ajourés dans les écoinçons, un vaste triforium remplaçant les tribunes au détriment des fenêtres hautes. Vers 1245-1255 on assiste à la reprise des parties hautes de la nef, dans un parti-pris différent avec suppression du triforium au bénéfice de vastes baies. C’est la première réalisation du style rayonnant en Normandie. Le transept reçoit sa nouvelle charpente entre 1226 et 1250, mais le décor n’est réalisé que dans la seconde moitié du XIIIe siècle.
La façade occidentale comprend le couronnement des tours romanes par des flèches et le rhabillage de la façade en style gothique ornée de cinq porches, le portail du transept sud dit « du doyen » et naturellement sa tour centrale.
Pendant les guerres de religion, la cathédrale est pillée par des huguenots en 1562-1563. Les statues, stalles et orgues sont détruits tout comme les reliques du trésor.
Un nouveau jubé est construit en 1700. La tour centrale est couronnée d’un dôme de style classique.
À la Révolution, de nouveaux pillages interviennent en 1790, puis la cathédrale devient un temple de la Raison.
Délaissée par la suite, elle subit de nombreuses détériorations. Des travaux de restauration sont entrepris au XIXe siècle. En 1851 l’architecte Eugène Viollet-le-Duc émet des réserves sur la solidité de certaines parties de l’édifice : le jubé doit être détruit selon lui et des travaux d’étayage sont entamés. Viollet-le-Duc souhaite raser la tour centrale qui menace de s’effondrer, mais celle-ci est finalement sauvée. Elle sera recouverte par la suite d’un dôme de cuivre.
Notre-Dame de Bayeux Cathedral is one of the masterpieces of Norman Romanesque and Gothic architecture. It is part of a remarkably preserved episcopal ensemble. It was for her that the famous Bayeux Tapestry was made. Three churches were probably in the ecclesiastical quarter, at the southwest corner of the city. Around the cathedral, 19th-century excavations unearthed the remains of Gallo-Roman buildings and those of the city walls near the bedside. Following a fire, Hugues II of Bayeux decided to rebuild the cathedral. It is completed by his successor Odon of Conteville. The extreme dates of its construction are between 1040 and 1080. The nave was flanked by aisles topped with grandstands. It also had a tower-lantern. It was consecrated by the Archbishop of Rouen in 1077, in the presence of Duke-King William and Mathilde. The primitive Romanesque elements of the 11th century still visible today are made up of the crypt and towers of the Western massif. The original western massif is now underlying Gothic-era additions. From the beginning of the 12th century, following the fire of the building in 1105, during the siege of the city by Henri Beauclerc, important works were undertaken which gradually affected all parts of the building and would continue until the end of the 15th century by the coronation of the central tower. The Gothic construction site began at the lower end of the nave around 1180 in a style directly borrowed from the Ile-de-France. The exterior walls were removed a century later for the gradual construction of the side chapels. The Gothic choir is notable for its typical Norman elements: very high-pitched broken arches, profusion of columns and columns, rich décor consisting of medallions, rosettes or quadrilobes opened in the shreds, a vast triforium replacing the stands at the expense of the high windows. Around 1245-1255 we witness the resumption of the upper parts of the nave, in a different bias with the removal of the triforium in the benefit of large bays. This is the first realization of the radiant style in Normandy. The transept received its new frame between 1226 and 1250, but the décor was not realized until the second half of the 13th century. The western façade includes the coronation of Romanesque towers by arrows and the re-dressing of the Gothic façade decorated with five porches, the portal of the south transept known as « the dean » and of course its central tower. During the wars of religion, the cathedral was looted by Huguenots in 1562-1563. Statues, stalls and organs are destroyed, as are the relics of the treasure. A new pew was built in 1700. The central tower is crowned with a classic-style dome. During the Revolution, further looting occurred in 1790, and the cathedral became a temple of Reason. Subsequently abandoned, it suffered many deteriorations. Restoration work began in the 19th century. In 1851, the architect Eugène Viollet-le-Duc expressed reservations about the solidity of certain parts of the building: the roost had to be destroyed, according to him, and sstock work had begun. Viollet-le-Duc wants to raze the central tower, which threatens to collapse, but it is eventually saved. It will then be covered with a copper dome.