Lisieux est l’ancienne capitale du peuple gaulois, les Lexovii. Ce n’est qu’après la chute de l’Empire romain que la ville devient siège épiscopal sous la dépendance du métropolitain de Rouen. La juridiction de l’évêque de Lisieux s’exerçait sur l’actuel Lieuvin et le pays d’Auge. Elle correspondait probablement au cadre administratif du pouvoir romain, lui-même dans les limites de l’ancien territoire des Lexovii selon un processus fréquent ailleurs. L’évêque, chose rare en France de l’Ouest, était aussi titulaire d’un comté comprenant la ville et sa banlieue.
Lors des incursions des Vikings, le siège est délaissé et reste vacant quelques années. À l’époque ducale, Herbert, puis Hugues d’Eu érigent la cathédrale romane. Par la suite, est édifiée une cathédrale gothique dont l’un des évêques de l’époque, Nicolas Oresme, a laissé son nom comme érudit et précepteur de Charles V.
Lors de la guerre de Cent Ans, sous l’occupation anglaise, Pierre Cauchon, qui briguait l’archevêché de Rouen, est en fait élu à Lisieux en 1432, où il sera enterré dans la chapelle axiale de la cathédrale qu’il avait fait ériger. Au XVe siècle, après la guerre de Cent Ans, l’industrie drapière s’installe dans la ville et elle conserve la protection royale par Louis XI.
En 1590, lors de la huitième guerre de Religion, Henri IV doit conquérir son royaume. Lorsqu’il arrive à Lisieux, la garnison s’enfuit, et il prend la ville sans combat.
La ville est intégrée au département du Calvados nouvellement créé au moment de la Révolution française. Elle en devient une ville mineure par rapport à Caen puisqu’elle n’obtient qu’un siège de chef-lieu d’arrondissement. De plus, alors qu’elle était depuis le Moyen Âge le siège d’un des sept évêques de Normandie, relevant de la province de Rouen, elle perd cette fonction en 1791. L’évêché est toutefois recréé et fusionné avec celui de Bayeux en 1855, l’évêque portant désormais le titre de « Bayeux et Lisieux ». Lisieux fait partie des deux seuls sièges épiscopaux, avec celui d’Avranches, à avoir été supprimés en Normandie.
Avec le développement du culte de sainte Thérèse au XXe siècle, une grande église néo-byzantine lui est dédiée sur une des collines entourant la ville. Elle supplante vite en renommée l’ancienne cathédrale, convertie en église paroissiale. La dévotion à sainte Thérèse, qui vécut au carmel de Lisieux, en fait la deuxième plus importante ville de pèlerinage de France (après Lourdes). La basilique Sainte-Thérèse est bénie le 11 juillet 1937 par Mgr Eugenio Pacelli, légat du pape et futur Pie XII.
Les 6 et 7 juin 1944, les bombardements alliés font plus de 800 victimes et détruisent la ville aux deux tiers, notamment le monastère bénédictin, où vingt religieuses perdent la vie. La libération de la ville est réalisée par les troupes alliées le 23 août 1944. Avant 1944, Lisieux était surnommée la « capitale du bois sculpté », car ses rues étroites étaient bordées de maisons médiévales à pans de bois sculptés en encorbellement et aux façades ouvragées, abritant des commerces centenaires.
Le 2 juin 1980, le pape Jean-Paul II vient à Lisieux lors de sa première visite officielle en France comme pape.
Lisieux is the ancient capital of the Gallic people, the Lexovii. It was only after the fall of the Roman Empire that the city became the episcopal seat under the dependence of the metropolitan of Rouen. The jurisdiction of the Bishop of Lisieux was over the present Lieuvin and the country of Auge. It probably corresponded to the administrative framework of Roman power, itself within the boundaries of the former territory of lexovii according to a process frequent elsewhere. The bishop, a rarity in Western France, also held a county comprising the city and its suburbs. During the Viking incursions, the seat was abandoned and remained vacant for a few years. In the ducal era, Herbert and then Hugh of Eu erected the Romanesque cathedral. Later, a Gothic cathedral was built, of which one of the bishops of the time, Nicolas Oresme, left his name as a scholar and tutor to Charles V. During the Hundred Years’ War, under English occupation, Pierre Cauchon, who was running for the archdiocese of Rouen, was in fact elected to Lisieux in 1432, where he was buried in the axial chapel of the cathedral he had erected. In the 15th century, after the Hundred Years’ War, the drapery industry settled in the city and retained royal protection by Louis XI. In 1590, during the eighth War of Religion, Henry IV had to conquer his kingdom. When he arrived in Lisieux, the garrison fled, and he took the city without a fight. The city was integrated into the newly created Calvados department at the time of the French Revolution. It became a minor city compared to Caen, since it obtained only one seat as the borough capital. Moreover, while it was the seat of one of the seven bishops of Normandy, from the province of Rouen, since the Middle Ages, it lost this function in 1791. The bishop’s office was recreated and merged with Bayeux in 1855, with the bishop now referred to as « Bayeux et Lisieux. » Lisieux is one of only two episcopal seats, along with that of Avranches, to have been abolished in Normandy. With the development of the cult of Saint Teresa in the 20th century, a large neo-Byzantine church is dedicated to it on one of the hills surrounding the city. It quickly supplanted the old cathedral, which had been converted into a parish church. The devotion to Saint Teresa, who lived in the carmel of Lisieux, makes it the second most important pilgrimage city in France (after Lourdes). The Basilica of St. Therese is blessed on July 11, 1937 by Bishop Eugenio Pacelli, the pope’s legate and future Pius XII. On 6 and 7 June 1944, Allied bombing killed more than 800 people and destroyed the city by two-thirds, including the Benedictine monastery, where twenty nuns lost their lives. The liberation of the city was carried out by Allied troops on 23 August 1944. Before 1944, Lisieux was nicknamed the « capital of carved wood » because its narrow streets were lined with medieval houses with corbelled wood panels and elaborate facades, housing century-old shops. On June 2, 1980, Pope John Paul II came to Lisieux on his first official visit to France as pope.