Au XVIIIe siècle, la ville de Caen entre dans un important processus de modernisation et d’embellissement qui touche l’ensemble de la cité.
Caen vit, en 1713, 1715 et 1725, des émeutes liées à la cherté du pain.
Les fortifications de Caen sont en grande partie démantelées.
En 1718, le professeur François Marescot réunit environ 600 plantes dans un terrain qu’il loue à proximité de la porte Saint-Julien, futur jardin des plantes. En 1722, il entreprend d’établir de façon définitive un jardin botanique attaché à l’université de Caen. En 1726, le jardin est transféré dans un terrain appartenant au curé de l’église Saint-Julien de Caen. Mais il ne s’agit encore que d’une solution transitoire. L’État et la ville proposent leur aide. L’attribution d’une pension par le collège de Barbery offre finalement les moyens nécessaires. L’Université achète en 1736 le jardin Bénard, terrain jouxtant le jardin de Notre-Dame-des-Champs. En 1739, les quelque 3 500 plantes sont transférées dans le jardin. L’université se montre incapable de supporter la charge financière résultant de l’entretien du jardin. La situation s’aggrave quand elle perd le bénéfice de la pension Barbery
En 1754, le Châtelet sur le pont Saint-Pierre est détruit et l’hôtel de ville est définitivement transféré dans l’hôtel d’Escoville.Le mouvement de construction de bâtisses sur les abords de la place, débuté au XVIIe siècle, s’amplifie. Un alignement d’immeubles construit entre l’abside de l’église et le pont –sur lequel est également bâti une série de maisons– vient cacher le cours de l’Odon.
Vers 1770, le comte Gosselin de Manneville, maire de Caen, se fait construire un hôtel particulier sur un terrain situé entre la porte des Prés et la place Royale. Ce bâtiment deviendra l’hôtel de la Préfecture.

Le 30 décembre 1775, se produit un des plus violents séismes qu’ait connu la Normandie. L’intensité à l’épicentre situé dans la région de Caen est estimée à VII sur l’échelle MSK. Toutes les maisons de la ville ont été agitées, de nombreux dégâts sont signalés.
M. de Livet accepte en 1777 d’utiliser sa fortune pour entretenir le jardin des plantes et pour procéder au classement des plantes selon l’ordre établi par Antoine-Laurent de Jussieu. Les travaux commencent dans l’ancien jardin Bénard en 1779 pour se terminer en 1781.
En 1789, le jardin des plantes passe sous l’autorité de l’administration centrale, puis sous celle du Préfet.
À la Révolution, le procureur-syndic Georges Bayeux et le commandant de la place Henri de Belzunce furent massacrés par la foule
En 1792, la municipalité installe l’hôtel de ville, à l’étroit dans l’hôtel d’Escoville, dans le séminaire des Eudistes sur la place Royale et dorénavant l’arrivée des coches et diligences se fait également sur cette place ; le centre politique et administratif de la ville se déplace donc en partie dans ce quartier qui est conforté dans ce rôle par la construction de l’hôtel de la Préfecture au bout de la rue Saint-Laurent. Mais la place Saint-Pierre garde de forts éléments de centralité ; après le déménagement des édiles dans l’ancien séminaire des Eudistes, la Bourse de Commerce, la Chambre de Commerce de Caen, le Tribunal de commerce et le Conseil des Prud’hommes s’installent dans l’hôtel d’Escoville. C’était également un élément majeur de la scène culturelle caennaise puisqu’il accueille la Société des Beaux-arts, ainsi que la Société philharmonique du Calvados qui peut y organiser des concerts.

En 1793, la section caennaise des Jacobins de Caen rompit ses attaches avec ceux de Paris. Nombre de Girondins cherchant refuge à Caen lors de leur chute, celle-ci devint le centre des insurrections fédéralistes auxquelles se joignit la société caennaise des Carabots. C’est le faible recrutement des armées fédéralistes qui incita Charlotte Corday à quitter Caen le 9 juillet 1793 pour aller assassiner Marat à Paris.
Le 2 août 1793, l’armée de la Convention entre à Caen, signant la fin de l’insurrection fédéraliste.
En 1793, l’église Saint-Pierre est transformée en Temple de la Raison.